Parlons du plan métier interprète

En quoi consiste réellement le plan Métier proposé par la Fédération Française de l’accessibilité ? Beaucoup, à tort, pensent que le souhait est de réduire le niveau des interprètes mais ce n’est pas du tout ça…

Voici nos explications :

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Interlocuteur 1 :

Ça va ?

Interlocuteur 2 :

Oui, ça va et toi ?

Interlocuteur 1 :

Oui.

Interlocuteur 2 :

Tu es au courant des débats autour du plan métier interprète ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Interlocuteur 1 :

Oui, je suis au courant. Depuis la diffusion du travail sur le plan métier par la FFA, beaucoup pensent que leur souhait est de réduire le niveau des interprètes mais ce n’est pas du tout ça.

Interlocuteur 2 :

Moi-même, j’en ai entendu parler, je n’ai pas bien compris, ce n’est pas clair pour moi. Tu en sais plus ?

Interlocuteur 1 :

Oui, j’ai compris ce que la FFA propose. Si tu veux, je peux t’expliquer ?

Interlocuteur 2 :

Oui, avec plaisir ! Je t’écoute.

Interlocuteur 1 :

D’abord, pour que tu comprennes, je vais te parler de la situation en France en comparaison de pays voisins. D’accord ?

Interlocuteur 2 :

Ok.

Interlocuteur 1 :

Si nous prenons le chiffre de 450 interprètes, nous sommes le 29e pays européen en nombre d’interprètes par rapport à notre population.

Interlocuteur 2 :

450 ? Il me semble que l’AFILS et plusieurs universités annoncent un chiffre de 600 interprètes, non ?

Interlocuteur 1 :

Si nous prenons leur chiffre de 600 interprètes, nous sommes le 25e pays européen. Cela ne change pas grand-chose.

Interlocuteur 2 :

Effectivement, c’est proche.

Interlocuteur 2 :

Et selon la FFA, d’où vient le problème ?

Interlocuteur 1 :

D’après la FFA, le problème principal se situe dans le parcours d’études.

Pour devenir interprète, un étudiant doit d’abord obtenir une licence universitaire et cela peu importe le domaine : l’art, les mathématiques, la philosophie ou bien entendu les sciences du langage.

Une fois ce Bac +3 obtenu, il faut suivre une formation en centre de formation du niveau A1 à B1/B2. Formations payantes qu’ils doivent prendre en charge eux-mêmes. 01 : 51 : Ces formations durent environ 6 mois.

Enfin quand on a le diplôme de niveau Bac +3 et le niveau B1/B2 en LSF, on peut intégrer le master 1 puis le master 2. À l’issue de ces deux années, l’étudiant obtient le diplôme visé.

Dans les pays voisins, ça ne se passe pas comme ça. Dès qu’ils sortent du Bac, les étudiants commencent leur formation d’interprète qui dure, en général, 3 ans.

Le parcours français est la raison pour laquelle nous avons si peu d’interprètes en France.

Pendant les 3 années entre le bac et le master, nous perdons beaucoup de jeunes étudiants potentiels.

Le gouvernement et certaines associations souhaitent s’inspirer du modèle américain 7j/7 et 24h/24. Mais les Américains ont 5 fois plus d’interprètes que la France !

La priorité est donc de modifier le parcours de formation.

Interlocuteur 2 :

OK, d’accord. Et que propose la FFA alors ?

Interlocuteur 1 :

La FFA propose, la mise en place d’un cursus de 3 ans dès la sortie du Bac pour obtenir un diplôme Bac +3.

Formation comprenant l’apprentissage de la LSF, des techniques d’interprétation et le de la vision interprétation.

Ce diplôme de niveau Bac +3 permettra de devenir interprète de premier niveau. Il leur sera par exemple possible de travailler en CRT – Centre Relais Téléphonique pour assurer l’interprétation d’échanges simples, comme la gestion d’un retard de colis ou d’une commande.

Dans le cas d’échanges plus complexes, comme la gestion d’un décès, assurance et héritage, ils pourront alors faire appel à des interprètes plus expérimentés de niveau 2.

Justement concernant le diplôme d’interprète niveau 2. La FFA souhaite le maintien des masters actuels mais avec une évolution des programmes. Cela permettra aux étudiants d’être formés sur des besoins spécifiques comme l’environnement judiciaire et juridique, médical, etc. et en intégrant la visio-interprétation.

Cette formation aboutie sur un diplôme d’interprète de niveau 2 ayant une formation solide et complète répondant aux besoins des sourds.

Interlocuteur 2 :

D’accord, c’est plus clair. Donc pour résumer, l’objectif n’est pas de baisser le niveau mais de compléter le cursus de formation qui finalement permettra d’avoir des interprètes mieux formés grâce à une formation plus longue et plus complète !

Interlocuteur 1 :

Tu as compris, c’est ça.

Interlocuteur 2 :

Ah c’est bien plus clair. Merci beaucoup !

Interlocuteur 1 :

Maintenant, toi aussi tu pourras l’expliquer à ceux qui souhaitent mieux comprendre !

Interlocuteur 2 :

Oui effectivement.