Pour une politique ambitieuse en faveur de la Langue des Signes Française
La FFA – Fédération Française de l’Accessibilité partage pleinement les objectifs de l’État en matière d’éducation inclusive et de promotion de la diversité linguistique.
Nous réaffirmons notre adhésion à la reconnaissance de la Langue des Signes Française (LSF) comme langue à part entière de la République, pilier essentiel de la participation citoyenne des personnes sourdes.
Pour le maintien d’une filière universitaire d’excellence à Toulouse Jean Jaurès
La FFA salue l’engagement de l’Université Toulouse Jean Jaurès dans la formation licence et master des futurs interprètes et enseignants en LSF depuis plus de vingt ans.
Nous souhaitons la pérennisation de cette filière exemplaire dans le cadre du plan métier national.
La Langue des Signes Française : un patrimoine linguistique à préserver et à transmettre
La Langue des Signes Française (LSF) est la langue naturelle et première de la communauté sourde. Elle s’est développée bien avant sa reconnaissance officielle, grâce notamment au travail pionnier de l’abbé de l’Épée au XVIIIᵉ siècle, qui fut le premier à concevoir l’éducation des enfants sourds à travers leur propre langue.
Reconnue comme langue à part entière par la loi de 2005, la LSF constitue un élément essentiel du patrimoine linguistique français et un vecteur d’accès à l’éducation, à la culture et à la vie professionnelle pour des milliers de citoyens.
Deux évolutions récentes fragilisent la formation et la diffusion de la LSF
- Suppression annoncée du CAPES de LSF en 2026
À compter de 2026, la LSF serait la seule discipline exclue de l’ensemble des concours d’enseignement (externe, interne et troisième voie).
En supprimant le CAPES de Langue des Signes Française à partir de 2026, l’État met en péril l’éducation bilingue des enfants sourds et bafoue la loi de 2005 sur l’égalité des droits.
Article L.112-2-2 du Code de l’Éducation :
« La liberté de choix entre une communication bilingue (LSF/français) et une communication en langue française est de droit. »
Article L.312-9-1 :
« La LSF est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement en LSF. »
Sans enseignants formés et reconnus, ces droits deviennent illusoires.
Cette décision aurait pour conséquence :
- L’absence de recrutement de nouveaux enseignants en LSF dans l’Éducation nationale ;
- Une limitation de l’accès à une éducation bilingue pour les élèves sourds ;
- La fragilisation d’une langue pourtant reconnue comme officielle de la République.
Alors que d’autres langues — y compris régionales ou rares — conservent leur filière de recrutement, la LSF se trouve privée de perspectives institutionnelles.
2. Fermeture annoncée de la formation universitaire en LSF à Toulouse Jean Jaurès
Ouvertes depuis 2003, les formations Licence et Master en LSF de l’Université Toulouse Jean Jaurès figurent parmi les plus reconnues en Europe (label EMT, taux d’insertion de 100 %).
En mettant fin à la formation universitaire en Langue des Signes Française du D-TIM, l’Université prive les étudiants, futurs traducteurs et interprètes, d’un parcours essentiel à la professionnalisation des futurs acteurs de l’inclusion des personnes sourdes.
Leur disparition prévue en 2027 faute de financement durable compromettrait :
- La continuité d’une filière universitaire d’excellence ;
- La formation d’interprètes, traducteurs et médiateurs indispensables à l’accessibilité ;
- La capacité du secteur à répondre aux besoins croissants des institutions et entreprises.
La position de la FFA
En tant que fédération représentant les professionnels de l’accessibilité, nous rappelons que la LSF est une langue vivante, porteuse d’une culture et d’un mode de communication indispensables à la participation pleine et entière des personnes sourdes à la société.
Nous appelons à :
Maintenir du CAPES LSF pour garantir :
- Le respect du droit à une éducation bilingue,
- La reconnaissance de la LSF comme langue de la République,
- Et l’avenir des jeunes sourds.
Soutenir la formation LSF à l’Université Toulouse Jean Jaurès, pour :
- Garantir l’accès à l’enseignement supérieur en LSF,
- Former les traducteurs, interprètes et chercheurs de demain,
- Défendre la diversité linguistique et culturelle.
Développer un plan de formation national (plan métier), garantissant un nombre suffisant de professionnels compétents pour répondre aux besoins.
AGISSONS ENSEMBLE ! Signez, partagez, mobilisez-vous pour défendre la LSF et l’accessibilité !
Pétition pour le maintien du CAPES LSF : https://chng.it/T42R4Bsppb
Pétition pour soutenir le D-TIM : https://urlr.me/7qtQeX